Fresque sur la corrida dans une école de Nîmes
Madame/Monsieur,
Qu’en est-il du courage de nos dirigeants, au service du bien public ?
Est-ce en se déconsidérant ainsi qu’ils redoreront un blason déjà bien mal en point?
Quelle tristesse !
De démission en démission, jusqu’où irons-nous ?
Pourquoi cette complaisance ridicule envers les talibans anti-corrida ?
A Nîmes, première ville taurine de France, qui plus est !
Les enseignants de cette école n’ont eu d’autre choix que de plier bon gré mal gré devant leur hiérarchie…
Quel scandale, en effet, que ces 2 images honteuses faites par des enfants, ne trouvez-vous pas ?!..
Ces parents d’élèves expriment très bien la chose…
” La Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale du Gard a demandé au chef d’‛établissement de cette école de faire disparaître “en toute discrétion” toro et torero de cette fresque. Les protestations des enseignants, dont certains ont participé, à l’époque, à la réalisation de ces peintures avec leurs élèves de CP, n’y ont rien fait. Il s’agit selon la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale du Gard de ne pas alimenter la polémique et de se faire discret. C’est un peu comme si l’‛état français avait censuré Charlie Hebdo au moment de la publication des caricatures du prophète afin de ne pas faire vagues. Le toro et le torero ont donc disparu de cette fresque. Il est significatif d’observer, à quel point ce “maquillage” a soulevé l’indignation de la majorité des parents d’élèves de cette école, toutes tendances confondues (aficionados, indifférents et opposants à la corrida). Une! telle majorité ne peut être recueillie que sur la base d’une idée dépassant le clivage pro et anti taurins. De même, les manifestations qui se sont déroulées en France le 11 janvier 2015 ont été massives et ont largement dépassé le cadre des sympathisants de Charlie Hebdo. Ce « maquillage » soulève une indignation unanime car il représente en fait une atteinte à la culture en général. De plus, nier l’‛existence de la culture taurine dans les régions de tradition ininterrompue, c’est nier un fait historique. En cela, c’est assimilable à du négationnisme (terme inventé pour qualifier la négation de la Shoa, et qui par extension est utilisé dans les situations de dénis manifestes de faits historiques avérés et indiscutables). Dépassant encore le clivage pro et anti corrida, il y a aussi lieu de s’inquiéter sur la capacité d’intrusion de certains mouvements au sein de l’‛école de la République. Aujourd’hui, il s’‛agit de ! la modification d’une fresque au nom d’une uniformisation ! des pratiques. Demain, il s’agira de modifier le contenu de programmes scolaires pour des motifs politiques et/ou religieux. Cet acte de vandalisme commis sous la pression d’une minorité visiblement influente, ne peut rester sans réponse. Aficionado ou pas, n’importe quel citoyen du monde ne peut demeurer passif dès lors qu’‛il s’agit d’étouffer une expression culturelle quelle qu’elle soit. Aujourd’hui, c’‛est une fresque dans une école. Demain, ce sera les dessins de Picasso et plus tard les peintures rupestres de Lascaux. ”
Je ne puis guère vous exprimer confiance et considération, hélas !
Jacques Teissier, Nîmes
Copie à : Valérie Rouverand, Adjointe au Maire déléguée à l’Enseignement scolaire
et à : Frédéric Pastor, Adjoint au Maire délégué à la Tauromachie